Brian O’Neill a fait son droit à Halifax et à Victoria, et a ressenti néanmoins l’attrait d’une côte canadienne peu connue pour y faire un stage. Il s’agit des bureaux de Keewaytinok Native Legal Services à Moosonee and Moose Factory, non loin du littoral de la Baie James.
Natif de Sudbury, Brian avait organisé des excursions en canot dans le grand nord et avait travaillé en tant qu’enseignant suppléant à Moosonee avant d’étudier le droit. Il y est retourné, attiré par ses habitants et le genre de travail juridique en demande dans cette région, affirmant son désir de faire un stage de nature aussi variée que différente de la norme, et assorti d’une expérience pratique.
Près de la moitié de son stage consistait à travailler directement avec les clients des services juridiques, soit des gens qui souvent se présentaient au bureau même, nécessitant par là le recours à un interprète Cree. Les services juridiques fournis touchaient au domaine du droit pénal, à des questions de logement, ainsi qu’à l’admissibilité à l’assurance-emploi et à l’assistance sociale.
Il a également effectué des recherches pour le compte d’un barreau local privé formé de deux membres, il a aidé la firme Keewaytinok à élargir ses activités d’information du public sur le droit et, par ailleurs, a contribué à réaliser les engagements de la clinique envers des conseils de bande relativement à des questions de gouvernance dans le cadre de leurs fonctions officielles.
Brian a terminé son stage avec le désir d’œuvrer pour une clinique, en y apportant son expérience des difficultés d’accès à la justice dans des régions éloignées comme celle de la Baie James.
D’après lui, le simple éloignement géographique est l’un des principaux facteurs en jeu. Ainsi, la cour des petites créances la plus proche est celle de Cochrane, à cinq heures de train et plus, au coût de 100 $, sans compter au minimum $100 pour une nuitée à l’hôtel. L’une des solutions, dit-il, consisterait à accroître l’usage des moyens de téléconférence ou autres services à distance que pourraient offrir les commissions et tribunaux.
Son stage a laissé en lui le sentiment bien ancré d’avoir vécu des expériences professionnelles et personnelles hors de l’ordinaire. Citons à titre d’exemple qu’il lui a fallu se déplacer d’un endroit à l’autre, durant son stage, en canot, en motoneige, à skis de fond, voire en hélicoptère lorsque l’état des cours d’eau le nécessitait.
« Ce n’est pas une expérience facile à décrire » dit Brian. « Il faut pratiquement être sur place à regarder par la fenêtre le fleuve gelé et les motoneiges faisant le taxi sur la glace pour bien s’apercevoir des conditions de travail là-bas. »