La recherche d’une aide juridique peut s’avérer risquée pour les quelque 30 000 travailleurs agricoles migrants de l’Ontario. Ils arrivent au Canada par l’entremise d’un système dirigé par l’employeur et n’ont guère le choix de l’endroit où ils vivent et travaillent, et ils peuvent faire face à des représailles pour avoir exprimé leurs préoccupations.
La Migrant Farmworkers Clinic, la première clinique de son genre au Canada, aide ces travailleurs à exercer leurs droits. La clinique est un partenariat entre la Faculté de droit de l’Université de Windsor et Justicia for Migrant Workers. Grâce à une combinaison unique de services juridiques et d’organisation communautaire, la clinique offre des conseils et des représentations sommaires, des renvois et du soutien de cas, de l’éducation juridique publique, de la formation des étudiants, ainsi que des services de défense et de sensibilisation auprès des travailleurs agricoles du comté d’Essex. Elle a débuté comme projet pilote financé par une subvention de la Fondation du droit de l’Ontario en 2019. Elle reçoit maintenant des subventions Facultés de droit de la Fondation.
Dans le cadre d’un cours clinique, les étudiants en droit de la faculté se portent volontaires pour la clinique et étudient l’intersection complexe des lois touchant les travailleurs migrants, y compris l’immigration, l’emploi, l’international, la santé et les avantages sociaux droit. Les étudiants enquêtent également sur les obstacles auxquels sont confrontés les travailleurs migrants, comme le racisme et la discrimination, les restrictions en matière de logement et d’emploi, l’isolement géographique et social, et le manque de droits aux soins de santé et aux prestations.
« Ce travail représente l’occasion de voir un monde où l’on n’est pas omniscient, surtout pour les étudiants en droit, » explique Taneeta Doma, avocate-conseil à l’interne et ancienne étudiante en droit à la clinique. « Les travailleurs n’ont aucune raison de nous faire confiance au début. Notre approche consiste moins à dire « vous êtes notre client(e) et nous réglerons votre problème » et plus « nous sommes en communauté ». Les travailleurs sont les meilleures personnes pour jaser de ce que sont les problèmes et comment ils peuvent être résolus. »
Misant sur l’accessibilité et la visibilité, les efforts de sensibilisation et les ateliers se concentrent sur la région de Leamington. Il y a des visites sans rendez-vous dans un centre communautaire, des tables pliantes dans les stationnements, des soupers communautaires et des discussions sur Zoom et WhatsApp. L’information est fournie en anglais ou en espagnol et souvent par du personnel des Antilles et d’Amérique centrale ou familier avec ces cultures. Les sujets abordés sont axés sur les travailleurs et comprennent le vol de salaire, les déductions et l’indemnité de congé, les préoccupations en matière de santé, les blessures et le travail non sécuritaire, les permis de travail ouverts et le statut permanent. En 2022, environ 400 travailleurs du pays ont reçu un appui, et des centaines d’autres ont été aidés par des activités de sensibilisation.
« Les méthodes traditionnelles d’aide juridique, d’éducation et de sensibilisation ne fonctionnent pas avec cette communauté, » dit Chris Ramsaroop, co-directeur de la clinique et co-fondateur de Justicia for Migrant Workers. « C’est pourquoi cette clinique est différente et impérative. »
J’ai vu de mes propres yeux l’impact des initiatives populaires. Il n’y a pas de meilleur moyen de comprendre les expériences accumulées par les travailleurs agricoles migrants que de leur parler directement. Je mets ce que j’ai appris en pratique. – Étudiante en droit de la clinique, 2022
Voir d’autres histoires tirées de notre rapport annuel 2022
