Après avoir lu une copie empruntée du livre fondateur d’Isabel LeBourdais intitulé The Trial of Steven Truscott, Susannah Chung a senti grandir en elle un intérêt tout spécial pour les erreurs judiciaires. De fil en aiguille, elle a choisi de faire son stage auprès de l’organisme Association in Defence of the Wrongly Convicted (AIDWYC) à Toronto.
L’ancienne musicienne de profession affirme avoir été de tous temps motivée par le besoin d’étudier les cas mettant en cause des personnes défavorisées ou traitées de façon inégale. Son stage auprès de l’AIDWYC représentait pour elle une occasion fructueuse de passer de la parole à l’action selon ses propres valeurs.
Son année de stage tombait bien, vu certains cas dont s’occupait l’AIDWYC et qui normalement mettent des années à progresser. Elle a assisté au redressement de quatre causes notoires de condamnation injustifiée pendant son stage à cet organisme, dont trois sur lesquelles elle a eu l’occasion de travailler.
« Cela vous donne de fortes émotions rien qu’à voir tout ce que ces clients ont dû endurer pendant des années avant de finalement comparaître devant des cours d’appel et se faire acquitter » de dire Susannah.
Elle fait remarquer à ce sujet que nombreuses sont les personnes qui décident de faire des études de droit en raison de leur attachement à des questions d’intérêt public. Ce qui compte pour ces personnes est de pouvoir sélectionner des cours portant sur leur domaine d’intérêt, avec une certaine confiance du côté financier grâce au fait que leur plan de carrière s’avérera bien fondé au moment de décider où faire leur stage. Le genre de bourse qu’elle a eue, explique-t-elle, est inestimable afin de pouvoir opter pour une carrière viable dans des domaines spécialisés d’intérêt public.
« Cela m’a permis de cultiver mon domaine d’intérêt » d’ajouter Susannah. « En ayant la chance de travailler, ne fût-ce que pour une dizaine de mois à temps complet, dans mon domaine d’intérêt a renforcé ma détermination de m’y attacher à l’avenir. » À la fin de son stage, Susannah envisageait d’exercer comme avocate de la défense en matière pénale et de faire également partie du réseau d’avocats sur lequel compte l’AIDWYC pour faire avancer ses dossiers.
Son expérience l’a convaincue de l’importance de l’éducation et des services proactifs de redressement des condamnations injustes. « Le manque de connaissances du public envers ce genre de travail m’a prise au dépourvu », dit-elle. « De nombreuses personnes m’ont demandé comment se pouvait-il que des condamnations soient injustifiées. Or, ces erreurs se produisent bel et bien, et plus souvent qu’on ne le pense. »
