Pour de nombreux néo‑Canadiens et néo‑Canadiennes, un logement abordable et stable est essentiel à la réussite de leur transition vers le Canada. Pourtant, à Hamilton, les déplacements dus à l’embourgeoisement peuvent menacer cet élément essentiel.
« Certains propriétaires n’agissent pas de bonne foi. Et comme de nombreux locataires n’ont tout simplement pas les connaissances ou les outils nécessaires à la défense de leurs intérêts, ils quittent souvent leur logement lorsqu’on leur en fait la demande et ils se retrouvent ensuite exclus du quartier en raison des loyers inabordables », explique Cassandra Roach, coordonnatrice du projet de [dé]placement.
Le projet de [dé]placement a offert une formation sur le droit du logement aux leaders communautaires, aux nouveaux leaders communautaires et aux fournisseurs de services qui aident les néo‑Canadiens et néo‑Canadiennes dans les quartiers Riverdale et Beasley de Hamilton. Le projet est né d’une initiative du Social Planning and Research Council of Hamilton, de la Clinique juridique communautaire de Hamilton et du Core Collaborative Learning. Il a été financé par la Fondation du droit de l’Ontario, grâce à son programme de subventions Collectivités de communication.
Ce partenariat entre les organismes juridiques et communautaires a été conclu pour améliorer les capacités des premiers intervenants et intervenantes afin qu’ils puissent fournir à leur clientèle de l’information juridique de base et des références. Ces fournisseurs de services travaillent au sein d’organismes dont la mission n’est pas de fournir des conseils juridiques ou de faire de la représentation par avocat. Pourtant, leur clientèle leur fait confiance et ils sont souvent les premiers, et parfois les seuls, vers lesquels se tourne leur clientèle ayant un problème juridique. Ils deviennent des intermédiaires de confiance entre leur clientèle et la loi.
« Le fait d’avoir ces intermédiaires de confiance renforce nos collectivités », affirme Marla Brown, avocate à la Clinique juridique communautaire de Hamilton, qui a coanimé les séances de formation. « Cela renforce la confiance, d’avoir quelqu’un vers qui les gens peuvent se tourner pour obtenir de l’information et des références. Il s’agit vraiment d’améliorer l’accès à la justice. »
Les ateliers ont été conçus et dispensés par l’utilisation des pratiques exemplaires en matière d’éducation des adultes, comme des exercices interactifs et des scénarios. Ils ont traité de renseignements sur la Loi de 2006 sur la location à usage d’habitation, tels que les expulsions avec ou sans faute, l’entretien et les réparations, ainsi que les augmentations de loyer d’un pourcentage supérieur au taux légal. Ils ont également fourni des renseignements sur le zonage et les règlements municipaux et sur la façon de remplir correctement certains formulaires et documents. Me Brown affirme qu’ils ont traité de toutes les questions, qu’il s’agisse de remplir une demande d’entretien du logement et d’écrire des lettres de demande aux propriétaires ou de comprendre comment repérer les erreurs dans les avis d’expulsion. De plus, les participants et participantes à l’atelier ont appris quand une question devrait être renvoyée à la clinique juridique.
Les évaluations du projet de [dé]placement ont révélé que la formation a eu un effet direct et favorable en aidant les gens à recourir aux services juridiques dont ils ont besoin. Jusqu’à présent, il y a eu une augmentation de 30 % du nombre de fournisseurs de services qui dirigent les néo‑Canadiens et néo‑Canadiennes vers la Clinique juridique communautaire de Hamilton.
« Il y a eu une augmentation marquée du sentiment de confiance des personnes présentes, car elles savaient qu’elles pouvaient désormais mieux aider leur clientèle touchée par un déplacement », indique Mme Roach.
Selon Me Brown, l’un des participants était un réfugié syrien ayant assumé un rôle de leadership au sein de son association de locataires. « Il est devenu une ressource sûre vers laquelle les gens peuvent se tourner. Il est digne de confiance et les gens se sentent maintenant à l’aise d’aller le consulter s’ils ont des préoccupations, parce qu’ils savent qu’il a des connaissances qu’il peut leur communiquer. »
Deanna Burns a également assisté aux séances de formation du projet de [dé]placement. En tant qu’intervenante propriétaire-locataire au Good Shepherd à Hamilton, elle aide les familles à résoudre leurs problèmes de logement.
« Il était important d’acquérir des connaissances et des ressources de première main sur la façon de relier notre collectivité aux ressources dont elle a besoin », avance Mme Burns. « Si souvent, quelqu’un reçoit un avis d’expulsion et pense qu’il va se retrouver sans abri. Mais ce n’est pas forcément le cas, et il m’a été très utile d’apprendre comment il peut conserver son logement. »
Les outils et les ressources des séances ont également été d’une valeur inestimable, ajoute‑t‑elle. « Maintenant, j’ai des connaissances et des outils que je peux transmettre à d’autres personnes au sein de mon organisme et de la collectivité. »
C’était le but de la formation des intermédiaires de confiance, affirme Mme Roach.
« Pour renforcer les capacités de notre collectivité, nous devons nous soutenir les uns les autres. La formation des intermédiaires de confiance favorise la diffusion de renseignements exacts et de qualité dans la collectivité. »
La Fondation du droit de l’Ontario appuie le rôle unique et important des intermédiaires de confiance depuis de nombreuses années. Depuis 2015 seulement, la Fondation a fourni près de 15 millions de dollars en financement complet et partiel pour la formation des intermédiaires de confiance et leur soutien afin qu’ils puissent fournir une meilleure information juridique et de meilleures références à ceux qu’ils servent.
La Fondation a récemment commandé une recherche pour mieux comprendre le rôle des intermédiaires de confiance. Lisez les résultats de la recherche sur cette page Web : Une aide de confiance : Le rôle d’intermédiaire de confiance attribué aux travailleuses et travailleurs communautaires qui aident les gens ayant des problèmes juridiques.
La Fondation a également commandé récemment une évaluation de notre programme Région de communication, une initiative lancée dans le cadre de notre projet Communiquer. L’évaluation a porté sur l’efficacité du projet Connexion Ottawa et sur le financement de démarrage accordé à trois consortiums pour élaborer un modèle régional. Téléchargez le rapport d’évaluation en format PDF ici : La région de communication de la Fondation du droit de l’Ontario : Rapport d’évaluation final (2018).