La Fondation du droit de l’Ontario est heureuse d’annoncer que Francisco Rico‑Martínez est le récipiendaire posthume du prix Guthrie 2023, le prix phare de la Fondation pour reconnaître les champions de l’accès exceptionnel à la justice.
« Le nom Francisco Rico Martínez est synonyme des droits des réfugiés », a déclaré Linda Rothstein, présidente du conseil d’administration de la Fondation. « Il a consacré sa vie à “marcher avec des gens déracinés” et sa passion et son empathie ont inspiré un système d’immigration plus juste et plus équitable. »
Avant son décès, Francisco était co-directeur du FCJ Refugee Centre (FCJ), un organisme qu’il a fondé et dirigé avec son épouse, Loly Rico. Le FCJ fournit des conseils et du soutien aux réfugiés, aux travailleurs migrants, aux survivants de la traite des personnes et aux autres personnes à risque dans le cadre de leur demande ou de leur statut d’immigration. Il est également un chef de file en matière d’éducation juridique et de défense des droits des réfugiés et de l’immigration.
« Francisco était le plus grand défenseur que notre communauté puisse imaginer », a déclaré Diana Gallego, directrice principale de FCJ, qui a proposé la candidature de Francisco au prix Guthrie. « Il n’y a pas une seule personne qui n’a pas été touchée par sa bonté, son encouragement et son soutien. Il était un grand défenseur des droits des personnes marginalisées, oubliées ou laissées pour compte. Francisco travaillait tous les jours pour s’assurer que personne ne serait laissé sans espoir ou ne trouverait de porte fermée. Nous poursuivons ce combat pour la justice en sa mémoire, inspirés et guidés par le travail de sa vie. »
Francisco est né et a grandi au Salvador. Il y a obtenu son doctorat en jurisprudence et y a travaillé comme avocat, professeur de droit, écrivain, analyste politique et défenseur des droits de la personne. Il était enquêteur pour le bureau de l’archevêque de San Salvador et conseiller dans le domaine des problèmes liés aux réfugiés pour le Service Jésuite des Réfugiés.
En raison de son activisme, Francisco a été la cible de la violence civile. Lui, Loly et leurs enfants ont été forcés de fuir le Salvador pendant la guerre civile. Ils sont arrivés au Canada en tant que réfugiés en 1990. Ils ne parlaient pas anglais et leurs diplômes n’ont pas été reconnus. Un an plus tard, avec le soutien des sœurs Fidèles Compagnes de Jésus, François et Loly ont fondé un projet qui allait devenir le FCJ Refugee Centre. Ils ont dirigé le FCJ ensemble pendant près de 30 ans avant son décès dû au cancer en août 2021, à l’âge de 63 ans. Loly demeure l’unique directrice exécutive de la FCJ.
« La vie et la carrière de Francisco ont incarné un engagement profond et constant à servir et à faire du monde un endroit meilleur et plus juste pour tous », a déclaré Sharry Aiken, professeure agrégée à la Faculté de droit de l’Université Queen’s, qui a appuyé la nomination de Francisco. « Il a organisé des rassemblements, mené des campagnes de financement communautaire, a défendu des politiques incisives et a un bilan vraiment impressionnant pour ce qui est de trouver une façon de contourner tout obstacle juridique. Francisco était l’un des principaux porte-parole des réfugiés et des migrants au Canada au moyen de pages d’opinions dans la presse écrite et d’innombrables apparitions dans les nouvelles et les programmes d’affaires publiques. »
Francisco a reçu une bourse de leadership communautaire en justice de la Fondation du droit de l’Ontario. Il s’en est servi pour mener des recherches sur les fondements et les répercussions de l’approche du « demandeur principal » en ce qui concerne le droit, les politiques, les procédures et les programmes du Canada en matière d’immigration et de réfugiés, et il a donné des conférences aux professeurs et aux étudiants sur la perspective des « personnes déracinées » de la migration et de l’immigration.
« Lorsque Maytree a commencé à se concentrer sur les questions liées à l’immigration et aux réfugiés, nous avons appuyé une initiative que Francisco a élaborée et qui s’appelle Refugee Help in Refugee Hands », a déclaré Elizabeth McIsaac, présidente de Maytree, qui a appuyé la nomination de Francisco. « En tant que défenseur des réfugiés ayant une expérience vécue, il comprenait la nécessité de donner aux réfugiés les outils dont ils ont besoin pour revendiquer leurs droits et accéder à la justice. Ayant touché beaucoup de vies, il a orienté le travail du centre et d’autres groupes au service des réfugiés pour l’avenir. »
Francisco a été le premier réfugié à occuper le poste de président du Conseil canadien pour les réfugiés (CCR). L’organisation a créé le prix Francisco Rico-Martínez pour l’accès à la justice en 2021 « pour honorer et poursuivre le leadership de Francisco au cours de ses trois décennies au sein du CCR ».
Il a joué un rôle de premier plan au sein de nombreux autres conseils et réseaux, notamment à titre de directeur régional du Conseil ontarien des organismes de services aux immigrants pour Toronto, de coprésident du Groupe Protection au Canada du Conseil canadien pour les réfugiés et du Comité consultatif en droit de l’immigration et des réfugiés d’Aide juridique Ontario. Il a reçu de nombreux prix communautaires, dont le William P. Hubbard Race Relations Award de la Ville de Toronto et la médaille de la paix du YMCA.
La médaille du prix Guthrie sera présentée lors d’une réception privée avec la famille, les collègues et la communauté de Francisco, si les protocoles de santé publique le permettent.
Au suject du prix Guthrie
La Fondation du droit de l’Ontario a créé le prix Guthrie en 1996 en l’honneur de H. Donald Guthrie, conseiller de la reine, qui a siégé pendant de nombreuses années au conseil d’administration de la Fondation, qu’il a d’ailleurs présidé pour un bon nombre de mandats. Le lauréat du prix Guthrie joint les rangs des leaders qui font partie d’un groupe estimé de personnes reconnues pour leurs réalisations ayant permis d’élargir l’accès à la justice. Les lauréats passés venaient de nombreux horizons – qu’il s’agisse de la magistrature, du secteur privé, de cliniques juridiques communautaires ou d’organismes à but non lucratif. Ce sont des personnes qui ont vu une possibilité de faire bouger les choses et qui en ont tiré parti. La liste complète des récipiendaires se trouve sur le site Web de la Fondation.