Nous avons demandé aux personnes ayant reçu des Bourse d’études sur les questions d’intérêt public (BSIP) en 2022-2023 de nous faire part des points forts de leur expérience de stagiaire. Voici ce qu’elles ont partagé.
Daniel Marin
Faculté de droit : Osgoode Hall Law School
Organisation d’accueil : Amnesty International
Grâce à ma bourse, j’ai contribué au travail de défense juridique d’Amnistie en aidant à préparer des lettres et des mémoires devant les mécanismes des droits de la personne des Nations Unies, des lettres favorisant la protection des réfugiés courant des risques et des rapports d’Amnistie sur les droits de l’homme. J’ai dirigé la rédaction d’un mémoire adressé aux experts des droits de l’homme des Nations Unies à l’appui de la poursuite de la justice par une Autochtone inscrite subissant les effets négatifs de l’émancipation et de la discrimination traditionnelle fondée sur le sexe en vertu de la Loi sur les Indiens. La participation des mécanismes de surveillance des Nations Unies et des experts des droits de l’homme peut être essentielle pour aider à tenir les États responsables du respect des normes internationales en matière de droits de l’homme et des obligations découlant des traités, en particulier pour résoudre les problèmes systémiques au Canada. La bourse d’études sur les questions d’intérêt public offre une expérience de stage inestimable pour en apprendre plus sur le droit d’intérêt public en Ontario, pour mieux faire entendre les titulaires de droits et pour faire progresser la protection des droits internationaux de l’homme au Canada.
Amanda LaBorde
Faculté de droit : Osgoode Hall Law School
Organisation d’accueil : Barbra Schlifer Commemorative Clinic
Mon expérience a été extrêmement enrichissante. J’ai tellement appris des communautés que j’ai servies grâce au stage que j’ai fait à la Clinique Barbra Schlifer. Un travail significatif que j’ai fait pendant ce stage consistait à aider une mère célibataire qui avait subi de graves incidents de violence familiale de la part de la partie adverse. En défendant ses droits et en écoutant ce qu’elle avait vécu, je l’ai aidée à obtenir une sentence finale pour la pension alimentaire pour enfants, une ordonnance de non-communication et une ordonnance de temps parental supervisé pour l’autre partie. C’était une réalisation majeure, qui a consolidé mon désir de devenir leader dans le domaine du droit de la famille et d’aider plus de clients comme elle. Je suis reconnaissant du temps que j’ai passé à la clinique et j’espère que le programme de bourses continuera d’inspirer la prochaine génération d’avocates et d’avocats.
Ayesha Adamjee
Faculté de droit : Osgoode Hall Law School
Organisation d’accueil : Canadian Centre for Housing Rights (formerly Centre for Equality Rights in Accommodation)
J’ai fourni des renseignements, des conseils et une représentation juridiques à des locataires confrontés à divers problèmes de logement. L’aspect que je préfère le plus dans mon travail au Canadian Centre for Housing Rights a été de pouvoir aborder la question du logement sous tous les angles, ce qui m’a aidé à situer le droit dans le contexte social et culturel plus large dans lequel il s’inscrit. Je ne considère plus le droit d’intérêt public comme un domaine isolé de la défense des droits. Au contraire, je suis en mesure de voir les intersections entre toutes les branches administratives de la société et j’ai vu de mes propres yeux les interactions entre le public et ces systèmes. J’ai pu apporter ce point de vue à mes séminaires publics d’éducation juridique et dans mes conseils à chaque client. L’évolution de mon point de vue a également élargi mes horizons de carrière et a fait ressortir à quel point ma formation juridique peut être polyvalente.
Stacey Seward
Faculté de droit : Osgoode Hall Law School
Organisation d’accueil : Innocence Canada
Travailler chez Innocence Canada est une expérience très enrichissante. La route de la disculpation est longue, mais elle n’est pas tout à fait sans gratification immédiate. Chaque lettre de remerciement d’un client ou d’un sympathisant à la cause, chaque décision, grande ou petite, rendue par les tribunaux et le ministre de la Justice sur l’une de nos affaires ou sur la politique sur les condamnations injustifiées en général semble être une victoire. Il ne s’agit pas d’une victoire dans le sens qu’il y aurait aussi un perdant, mais d’une victoire pour une personne qui a souffert terriblement, une victoire pour l’intérêt public et une victoire pour la justice en général. J’ai assisté à la conférence de l’Innocence Network. Une grande partie était axée sur des séances de formation pour les avocats, mais les prévenus disculpés étaient vraiment l’élément vital de la conférence. C’est une expérience émotionnelle qui a changé ma vie et qui a réaffirmé mon engagement envers ce travail et les raisons pour lesquelles je le fais.
Vivian Sim
Faculté de droit : Osgoode Hall Law School
Organisation d’accueil : John Howard Society of Canada
En plus de ma contribution à des procédures judiciaires accusatoires devant les tribunaux et le Tribunal canadien des droits de la personne, j’ai participé à des consultations législatives auprès des parlementaires et j’ai observé la procédure inquisitoire lors d’une enquête du coroner. Je suis reconnaissant aux nombreuses personnes qui ont fait de ma bourse de recherche un moment spécial, y compris l’équipe de la Société John Howard du Canada (SJH), mes collègues de l’Association canadienne du droit carcéral, de la Fondation du droit de l’Ontario, des collaborateurs du milieu universitaire et du service correctionnel, et surtout les détenus avec qui j’ai travaillé. J’ai eu l’occasion de continuer à travailler avec la SJH, et je continuerai de suivre avec grand intérêt l’évolution du domaine du droit correctionnel. Les moyens de régler les problèmes systémiques dans le système correctionnel sont variés, et mon travail d’intérêt public m’a confirmé que les litiges ne sont qu’une des nombreuses options utiles.
Gabrielle (Gabby) C. Aquino
Faculté de droit : Osgoode Hall Law School
Organisation d’accueil : Peacebuilders Canada
En travaillant pour et avec des avocats qui existent dans des espaces uniques, qui ont fait preuve de patience avec moi, et qui n’ont pas épargné les séances de mentorat ni leurs conseils, j’ai été en mesure de mieux comprendre comment je peux utiliser mes connaissances juridiques de façon créative, en fonction des besoins et des intérêts des collectivités elles‑mêmes. Je m’interroge encore sur les répercussions de faire partie d’un système qui marginalise trop souvent les mêmes communautés qu’il est mandaté d’appuyer, y compris celles auxquelles j’appartiens ou avec lesquelles j’ai des liens. En fait, je pense que ces questions dureront toute une vie étant donné leur complexité. Mon stage m’a toutefois permis de mieux comprendre qu’il y a des façons d’exercer la profession juridique qui sont enracinées dans la collectivité et qui offrent des possibilités réelles de s’attaquer aux préjudices et aux conflits par des moyens plus réparateurs.
Amy Hill
Faculté de droit : Dalhousie University
Organisation d’accueil : Public Interest Advocacy Centre
J’ai eu l’occasion d’appuyer le travail de défense des intérêts du Centre pour la défense de l’intérêt public dans un certain nombre de domaines du droit et devant divers décideurs. L’un des points saillants de mon stage a été de témoigner devant le Comité permanent de l’agriculture et de l’agroalimentaire, témoignage qui terminait une étude sur l’inflation des prix alimentaires. Pour défendre les intérêts des consommateurs, nous avons parlé aux parlementaires de la nécessité de prolonger le remboursement pour l’épicerie et d’envisager d’autres suppléments de revenu pendant cette période inflationniste et au-delà, reconnaissant que l’insécurité alimentaire est un problème de revenu qui a de graves répercussions sur la santé physique et mentale. Cette expérience de stage a changé à jamais ma façon d’envisager ma propre carrière juridique. De plus, je me suis jointe à une communauté de défenseurs incroyables qui continueront de m’inspirer tout au long de ma carrière.
Kienna Shkopich-Hunter
Faculté de droit : University of Alberta
Organisation d’accueil : Women’s Legal Education and Action Fund (LEAF)
En participant à de nombreux projets de réforme du droit et à des interventions juridiques stratégiques, j’ai maintenant une meilleure compréhension de la planification et de la stratégie de ces interventions. J’ai travaillé sur des soumissions écrites au gouvernement fédéral et j’ai eu la chance de témoigner devant un comité sénatorial. J’ai effectué des recherches sur diverses questions juridiques en vue d’évaluer l’incidence qu’une loi peut avoir sur les communautés marginalisées. À une époque où les droits des personnes LGBTQ2S+, non binaires et trans ainsi que les droits reproductifs sont menacés, je suis particulièrement reconnaissant pour le travail que fait le Fonds d’action et d’éducation juridique pour les femmes, dont le travail m’aidée à me développer. J’espère continuer à faire du travail qui fait avancer l’égalité et, après avoir travaillé au Fonds, j’ai l’impression d’avoir les outils et les connaissances nécessaires pour le faire.