Introduction

Rendre le droit plus accessible aux jeunes difficiles à atteindre

Pauvreté, itinérance, abus et discrimination. Ce sont là quelques uns des problèmes auxquels trop de jeunes font face chaque jour.
septembre 1, 2018

Rendre le droit plus accessible aux jeunes difficiles à atteindre

Niko Young
Niko Young, ancien formateur avec Acting OUT-Street Law Smarts chez SKETCH

 

Pauvreté, itinérance, abus et discrimination. Ce sont là quelques uns des problèmes auxquels trop de jeunes font face chaque jour. En plus de ces problèmes, et souvent liés à ceux ci, il y a les problèmes juridiques. Les organismes communautaires mandatés pour travailler avec les jeunes vulnérables doivent être prêts à relever tous les types de défis.

« Bon nombre des problèmes auxquels les jeunes font face ne sont pas aussi simples qu’il n’y paraît à première vue. Chacun de ces jeunes a une histoire et un passé », affirme Niko Young, travailleur dans un refuge âgé de 25 ans, ayant lui même connu certains de ces problèmes. « Une fois que vous pouvez élargir vos connaissances sur la façon d’appuyer ces jeunes et comprendre les défis auxquels ils font face, vous êtes en mesure d’offrir un meilleur soutien. »

Niko a été formateur de jeunes, animateur, puis superviseur dans le cadre d’un projet de formation unique appelé Acting OUT Street Law Smarts. Le projet était une initiative de SKETCH, une entreprise artistique communautaire établie à Toronto. SKETCH travaille avec divers jeunes aux prises avec la pauvreté et d’autres difficultés qui peuvent les maintenir en marge de la société, afin de développer leur leadership et leur autonomie grâce au pouvoir transformateur des arts.

En partenariat avec des avocats et avocates et des experts juridiques, ce programme unique a été conçu et dirigé par des jeunes afin de renseigner les premiers intervenants et intervenantes sur les questions juridiques les plus courantes auxquelles les jeunes font face et sur les meilleures façons de les aider. Dans le cadre d’une série d’ateliers, les jeunes formateurs de SKETCH ont joué des scènes dramatiques devant des fournisseurs de services en se basant sur des scénarios réels auxquels ils ont fait face. Le projet, financé par la Fondation du droit de l’Ontario, a reçu deux subventions sur une période de quatre ans.

« En fin de compte, le programme a rendu la loi plus accessible aux jeunes. Il a fourni de l’information juridique sur le monde juridique parfois inaccessible », affirme Rose Gutierrez, directrice du programme SKETCH. « Nous voulions enseigner à nos participants et participantes comment remettre le pouvoir entre les mains des jeunes afin qu’ils puissent plus facilement connaître leurs droits et les faire respecter. »

Les fournisseurs de services qui ont participé à la formation ACTing Out n’offrent pas de conseils juridiques. Pourtant, ces prestataires ont été chargés d’aider les jeunes dans des situations dans lesquelles des problèmes juridiques se posent. Par ailleurs, ils sont souvent les premiers, parfois les seuls, que les jeunes approchent pour obtenir du soutien. Grâce à la formation SKETCH, ces travailleurs et travailleuses ont pu apprendre comment aider les jeunes marginalisés à cerner les questions juridiques, fournir des renseignements de base sur ces questions et, au besoin, les diriger vers des ressources juridiques. Ces premiers intervenants et intervenantes sont devenus des intermédiaires de confiance entre les jeunes et la loi.

« Il n’y a rien de plus efficace qu’un jeune ayant évolué dans votre système pour vous montrer ce qui ne fonctionne pas pour lui », indique Niko. « Il s’agissait pour chacun d’élargir ses connaissances sur la façon d’appuyer les jeunes, en particulier ceux qui s’identifient différemment, et de comprendre les défis juridiques auxquels ils font face. J’ai utilisé mes connaissances et mon expérience pour produire un effet et changer les choses. »
Les scénarios comprenaient des violations des droits de la personne, des iniquités dans la loi, le droit au logement et les droits des locataires, le harcèlement et les droits en matière d’emploi. On a demandé aux fournisseurs de services d’être des acteurs dans chaque scène. Ils ont utilisé leurs compétences et leurs connaissances pour résoudre chaque problème.

« C’était vraiment efficace pour les fournisseurs de services parce qu’ils pouvaient reconnaître les contextes et voir ce qui fonctionnait et ce qui ne fonctionnait pas pour les jeunes. Ensuite, ils ont pu trouver des moyens de faciliter le changement de façon qu’ils puissent, à l’avenir, fournir une solution qui fonctionne mieux », ajoute Niko.

Un avocat ou une avocate participait à chaque séance de formation et aidait à cerner les questions juridiques et à déterminer comment les régler efficacement. Ces questions pouvaient aller de la légitimité d’un avis d’expulsion à la compréhension des renseignements sur le sexe requis dans le cadre de l’identification légale. Les jeunes formateurs commentaient ensuite leur ressenti à la suite des actions et des paroles des premiers intervenants et intervenantes.

Le programme a eu des effets durables à long terme tant sur les premiers intervenants et intervenantes y ayant participé que sur les jeunes ayant offert le programme.

« Les participants ont acquis des connaissances sur toute une gamme de questions juridiques, qu’ils peuvent maintenant communiquer aux jeunes qui s’adressent à eux », affirme Mme Gutierrez. « Et cela a changé la façon dont nos jeunes évoluent dans le monde. Les ateliers les ont transformés en leaders, et ils peuvent maintenant emporter ces compétences avec eux n’importe où dans le monde. C’est marquant de savoir qu’on a opéré un changement dans la collectivité. »


La Fondation du droit de l’Ontario appuie le rôle unique et important des intermédiaires de confiance depuis de nombreuses années. Depuis 2015 seulement, la Fondation a fourni près de 15 millions de dollars en financement complet et partiel pour la formation des intermédiaires de confiance et leur soutien afin qu’ils puissent fournir une meilleure information juridique et de meilleures références à ceux qu’ils servent.

La Fondation a récemment commandé une recherche pour mieux comprendre le rôle des intermédiaires de confiance. Lisez les résultats de la recherche sur cette page Web : Une aide de confiance : Le rôle d’intermédiaire de confiance attribué aux travailleuses et travailleurs communautaires qui aident les gens ayant des problèmes juridiques.

La Fondation a également commandé récemment une évaluation de notre programme Région de communication, une initiative lancée dans le cadre de notre projet Communiquer. L’évaluation a porté sur l’efficacité du projet Connexion Ottawa et sur le financement de démarrage accordé à trois consortiums pour élaborer un modèle régional. Téléchargez le rapport d’évaluation en format PDF ici : La région de communication de la Fondation du droit de l’Ontario : Rapport d’évaluation final (2018).