Introduction

Des jeunes prometteurs qui préconisent la justice réparatrice

Les jeunes du comté de Lanark profiteront de la valeur de la justice réparatrice avec une nouvelle initiative de sensibilisation d’une durée de trois ans, gracieuseté du Lanark County Community Justice Program.
mars 28, 2016

Des jeunes prometteurs qui préconisent la justice réparatrice

Youth at Lanark County Community Justice Program

Par Ashley Kulp, Metroland Media (Smiths Falls Record News). Utilisé avec autorisation.


Les jeunes du comté de Lanark profiteront de la valeur de la justice réparatrice avec une nouvelle initiative de sensibilisation d’une durée de trois ans, gracieuseté du Lanark County Community Justice Program (LCCJP).

Le programme Promising Young People, qui introduira l’approche réparatrice dans les écoles et les centres de jeunesse, a été officiellement lancé lors d’une cérémonie spéciale à l’école catholique St. Francis de Sales à Smiths Falls le 26 février dernier. Des dignitaires locaux, notamment le maire de Smiths Falls, Shawn Pankow, la présidente du conseil du comté de Lanark, Gail Code, et le député provincial de Lanark-Frontenac-Lennox et Addington, Randy Hillier, des partenaires dans les domaines du maintien de l’ordre et de la santé mentale, ainsi que des conseils scolaires partenaires, se sont rassemblés pour entendre parler de l’initiative, rendue possible grâce à une subvention de croissance de 318 000 $ de la Fondation Trillium de l’Ontario. Parmi les autres partenaires qui offrent un soutien financier, on compte notamment Centraide – comté de Lanark, qui fournira 20 000 $ au cours des deux prochaines années dans le cadre d’une subvention à impact collectif de Centraide, et la Fondation du droit de l’Ontario, qui a fourni 15 000 $.

« Nous avons reçu de ces organismes un financement très généreux qui nous permet de présenter nos programmes dans toutes les écoles », a souligné Beth Peterkin, la directrice exécutive du LCCJP. « Ainsi, à compter de la prochaine année scolaire, nous aurons des bénévoles qui se rendront dans les écoles pour travailler avec vos enseignants, votre personnel, vos chauffeurs d’autobus, vos concierges, vos conseils étudiants et les élèves mêmes pour vous enseigner et vous aider à apprendre le langage réparateur. »

Heureuse coïncidence, l’événement est le premier rassemblement qui s’est tenu dans la nouvelle salle de la paix de l’école, où figure un thème autochtone, avec de vibrantes murales. Les invités ont été chaleureusement accueillis  dans l’école par des groupes d’élèves portant des t-shirts jaune brillant, créés pour le lancement du programme.

« Cette nouvelle salle est destinée aux cercles et aux réunions de classe », a précisé Alaiya Blue, une élève de 8e année. « Nous sommes fiers que vous ayez choisi notre école pour lancer votre nouveau programme. »

Le concept de la salle a été mis en œuvre grâce à la directrice Theresa Lalonde-Pankow. Celle-ci avait espéré que la salle soit prête à être utilisée par les élèves au plus tard en mai, mais lorsque l’agent David Murphy de la police de Smiths Falls a proposé l’école St. Francis comme lieu possible du lancement du programme Promising Young People, la date a été avancée.

« Ce conseil (le Catholic District School Board of Eastern Ontario) est actif dans le domaine de la justice réparatrice depuis des années; lorsque je suis arrivée ici, nous avons eu l’occasion d’avoir une salle de classe vide », a-t-elle expliqué. « J’ai simplement pensé qu’il serait fantastique d’avoir un lieu libre de distractions où les enfants pourraient venir parler de leurs problèmes, tenir des réunions de classe. »

Selon Mme Lalonde-Pankow, il est important d’enseigner aux élèves, dès leur jeune âge, de s’adresser aux personnes avec lesquelles ils ont des difficultés pour régler des problèmes. « Nous espérons que nous pourrons le faire à partir de cette salle », a-t-elle ajouté.

Réparer les préjudices

Lors du lancement, Beth Peterkin, la directrice exécutive du LCCJP, a encouragé les invités à utiliser une « pièce de conversation » spéciale en pierre lorsque c’était à leur tour de parler, « parce que l’approche réparatrice est fondée sur le respect et l’écoute des autres personnes dans la salle. »

Depuis les 15 dernières années, le LCCJP joue un rôle important dans la collectivité, en travaillant avec la police et les procureurs de la Couronne partenaires pour déjudiciariser certaines affaires et les retirer du système de justice pénale. Selon Mme Peterkin, qu’il s’agisse d’un cas de vandalisme ou d’un cas d’intimidation, « quelqu’un a mal agi, a fait quelque chose pour causer un préjudice à quelqu’un d’autre, et nous travaillons avec l’auteur du préjudice et avec la personne lésée et nous les réunissons pour qu’ils aient une conversation très respectueuse au sujet de ce qui est arrivé […] ».

En précisant qu’il y a « toujours deux versions de la même histoire », Mme Peterkin a dit qu’une comparution devant un juge ne permet pas nécessairement de raconter sa version de l’histoire.

« Vous êtes assis (devant le tribunal) et vous n’avez pas l’occasion d’expliquer votre version de l’histoire », a-t-elle ajouté. « Nous voulons continuer à aider à réparer ces types de préjudice dans la collectivité. »

L’approche qui a mené à tant de réussites pour le LCCJP sera maintenant appliquée dans les écoles et sur les terrains de jeu, pour encourager les élèves à régler leurs conflits et à se respecter mutuellement.

Hillier a qualifié de « bénéfique » le programme de justice réparatrice et a applaudi le travail du LCCJP. « Le LCCJP a bénéficié énormément à notre comté et à Smiths Falls », a-t-il déclaré. « En tant que membre du Parlement provincial, le travail d’un parlementaire consiste à créer des lois; cependant, ce qui se perd souvent à Queen’s Park et dans la création de lois, c’est aussi l’application des lois. Le programme de justice réparatrice est un programme bien nécessaire et très bénéfique qui nous aide tous à comprendre et à trouver de meilleures façons d’appliquer la loi et à trouver de meilleurs recours. »

Après la présentation d’une plaque de la Fondation Trillium de l’Ontario,  Scott Ferguson, membre du conseil du LCCJP, a lu une déclaration fournie par la Fondation du droit de l’Ontario, qui n’avait pu envoyer un représentant.

«  La Fondation du droit de l’Ontario est fière de contribuer financièrement à ce passionnant projet. Les projets comme celui-ci s’alignent sur l’énoncé de vision de notre fondation : mettre les gens aux avant-postes de la justice », indiquait la déclaration. « En plus d’agir comme moyen de déjudiciarisation et de faciliter un meilleur accès à la justice, les pratiques de justice réparatrice peuvent constituer un moyen efficace d’éviter les conflits, de permettre à nos jeunes de développer leur estime de soi et des habiletés de communication et d’améliorer la santé globale de la collectivité. »

Selon Helen McIntosh, présidente du conseil de Centraide – comté de Lanark, l’organisation est partenaire du LCCJP depuis 2007 et croit en son travail. « […] Nous sommes heureux de constater comment les programmes communautaires du Lanark County Community Justice Program complètent le travail de nos partenaires pour créer d’importants projets communautaires, puisqu’il s’agit d’un excellent exemple du désir de Centraide – comté de Lanark d’encourager les organisations à travailler ensemble pour obtenir des résultats plus marqués »,  a-t-elle déclaré. « Ce projet a un potentiel énorme et nous avons hâte de voir les résultats et les nombreuses façons dont nous savons qu’il profitera au comté. »

D’après Mme McIntosh, non seulement le LCCJP aide-t-il à réparer les préjudices découlant des conflits et des crimes, mais il insuffle aussi une « qualité de vie [à long terme] à notre collectivité ».

Bien qu’il soit facile de s’en prendre aux jeunes qui prennent de mauvaises décisions ou qui suivent le mauvais chemin, Mme Code dit que ce n’est pas toujours de leur faute.

« […] Je suis un peu fâchée quand j’entends cela parce que les enfants ne naissent pas mauvais. Ils naissent parfaits, avec de petits cœurs innocents et les esprits les plus purs », a-t-elle déclaré. « Je les défends en disant “ne blâmez pas les enfants” […] ».

« À mon avis, vu notre société et notre environnement, ainsi que les pressions sociales auxquelles les enfants font face tous les jours, certains ne reçoivent pas l’amour, le soutien et les conseils dont nous avons tous besoin durant notre enfance », a ajouté Mme Code. « Ce programme donne espoir aux jeunes et les encourage en offrant un mentorat, en faisant ressortir la nécessité de bâtir un avenir meilleur, et ce rôle incombe aux bénévoles. »

Lui-même un ancien de St. Francis, M. Pankow a précisé que les jeunes ne prenaient pas toujours les meilleures décisions et se retrouvaient devant les tribunaux, mais que le LCCJP pouvait  empêcher que cela ne se produise.

« Parfois, le fait d’admettre que vous avez commis une erreur, surtout à la personne que vous avez blessée, est probablement la partie la plus difficile, et je crois que ce programme et les bailleurs de fonds qui lui ont permis de voir le jour ont probablement aidé à transformer les vies de certains jeunes, peut-être même avant leur entrée dans le système de justice pénale », a-t-il expliqué. « […] Les choses ne se passent pas toujours comme prévu, donc il est très encourageant de savoir que ce programme guidera les enfants à un jeune âge. »

Avant de couper le ruban pour lancer officiellement le programme Promising Young People, Murray Long, membre du conseil du LCCJP, a remercié Mme Peterkin pour ses efforts inlassables en vue d’obtenir un financement.

« Enfin, il y a une personne que je tiens à remercier publiquement et abondamment, et c’est Beth Peterkin », a-t-il déclaré, en soulignant qu’elle avait rédigé les demandes de subvention envoyées aux trois organisations ayant permis au programme de se concrétiser. « […] Beth mérite toute notre reconnaissance ».

Pour obtenir de plus amples renseignements sur le Lanark County Community Justice Program, visitez www.commjustice.org.